Projets en cours
Les échos du 11 septembre 2001 dans les imaginaires sociaux au Canada
Avec Stéphanie Chouinard (Collège militaire royale du Canada à Kingston) et Chantal White (Université Sainte-Anne)
Projet de recherche financé par le CRSH, 2021-2026
Le présent projet de recherche vise à étudier, par une approche pluridisciplinaire axée sur l’étude socio-sémiotique de l’imaginaire social, les représentations, dans les discours politiques, médiatiques et littéraires du début du XXIe siècle, de la tension qui existe entre la volonté de maintenir comme idéal global la référence à la promesse d’universalité issue du XXe siècle et la résurgence d’un discours de repli identitaire dans la foulée des attentats du 11 septembre 2001 contre le World Trade Center à New York. Cette étude vise à mieux saisir comment les discours qui se sont mis en place au lendemain des attentats du 11 septembre ont influencé les discours identitaires en Amérique du Nord, plus spécifiquement au Canada, et comment ces discours ont récemment pu avoir un impact sur la nécessaire redéfinition des communautés francophones du Canada.
Mémoire, imaginaire, langue : le Courrier de la Nouvelle-Écosse au fil du temps
Chercheur.e.s
- Jimmy Thibeault
- Chantal White
Objectif principal
L’étude de la construction identitaire de la communauté acadienne de la Nouvelle-Écosse et, plus spécifiquement, de la région de la baie Sainte-Marie à travers les textes du (Petit) Courrier de la Nouvelle-Écosse.
Édition critique des œuvres fondamentales de la littérature acadienne
(avec le Groupe de recherche en édition critique de l'Université de Moncton – Denis Bourque, chercheur principal)
Projet de recherche financé par le CRSH, 2016-2019
Depuis 1970, l'Acadie a connu une véritable effervescence au niveau de la création littéraire. Des centaines de livres ont été publiés : pièces de théâtre, romans, essais et recueils de poésie. Or il existe actuellement des obstacles de taille à la diffusion de la littérature acadienne : l'un des plus grands écueils auxquels elle doit faire face est la fragilité de l'édition, dont témoigne la disparition en 2001 de la plus grande maison d'édition acadienne, les Éditions d'Acadie, après plus de vingt-cinq ans d'existence. La disparition du fonds de cette maison d'édition représente une véritable hécatombe pour la littérature acadienne et explique la difficulté qu'il y a, à l'heure actuelle, à se procurer en librairie des titres acadiens.
Projets complétés
La représentation de l'espace habitable dans l'imaginaire de l'arrivant : définir l'habitabilité dans le discours de l'Autre
Projet réalisé grâce à une bourse postdoctorale du CRSH, 2008-2010
Au fil des lectures et des réflexions entreprises dans le cadre de mes recherches doctorales, qui portent sur la représentation du processus d'identification dans le discours romanesque nord-américain, j'ai pu constater, au sein de la littérature des années 1980 à nos jours, une importante modification dans le rapport qu'entretient le « nous » collectif, c'est-à-dire les membres du groupe de référence identitaire, à la figure de l'altérité. La figure de l'Autre, qu'elle se définisse par sa race, son sexe, son rang social ou sa langue, joue désormais un rôle actif dans la (re)définition des identités collectives en accord avec le contexte d'interaction sociale qu'amènent les mouvements de la mondialisation et des échanges culturels. Cette réhabilitation de la figure de l'Autre dans l'imaginaire collectif devrait donc, en toute logique, laisser de plus en plus de place à une prise de parole à travers laquelle cet Autre pourrait raconter son expérience en tant qu'altérité : d'objet d'étrangeté, il devient alors le sujet-énonçant d'un discours identitaire. C'est ce discours de l'Autre, où s'entrecroisent les expériences sociales, culturelles et historiques d'un ailleurs référentiel (qu'il s'agisse d'un pays, d'une région ou, simplement, d'une condition sociale) et la nouvelle réalité d'un ici à définir, que j'aimerais analyser dans le cadre de mes recherches postdoctorales.
Fictions de la Franco-Amérique (avec Jean Morency)
Projet de recherche financé par le CRSH, 2009-2012
Depuis les années 1980, une nouvelle image du Canada français et de la Franco-Amérique (Louder, Morisset et Waddel, 2001), se profile autant dans l'univers du roman canadien-français que canadien-anglais et même étatsunien. Si certains romans emblématiques de Jacques Poulin (Volkswagen Blues), Roch Carrier (Petit Homme Tornade), Daniel Poliquin (L'Obomsawin), Nicolas Dickner (Nikolski) et Michel Tremblay (La traversée du continent) illustrent bien ce phénomène, la même tendance peut être observée aux États-Unis, comme chez Russel Banks (Continental Drift), Philip Roth (The Great American Novel) et Annie Proulx (Accordion Crimes), ainsi qu'au Canada anglophone, que ce soit chez Alistair MacLeod (No Great Mischief) ou D.Y. Béchard (Vandal Love). Tout se passe comme si le Canada français, défini souvent comme une réalité révolue et disparue à jamais, se trouvait tout à coup réinvesti par de nombreux romanciers, qu'ils soient de langue française ou anglaise. Il y a là un phénomène extrêmement intéressant à observer, qui met en évidence le caractère incontournable du fait français au Canada et aux États-Unis, et ce au moment même où cette réalité est menacée de disparition.