le Vendredi 29 mars 2024
le Lundi 5 Décembre 2022 9:30 Nos communautés - Clare

Khadija Gaha, une femme qui s’implique dans la communauté de Clare

Khadija Gaha en salle de classe — PHOTO(S) - Jean Junior Nazaire Joinville
Khadija Gaha en salle de classe
PHOTO(S) - Jean Junior Nazaire Joinville
D’entrée de jeu, Khadija Gaha était très réticente pour passer cette entrevue avec Le Courrier, car elle croit qu’il y a d’autres personnalités de la communauté qui ont un parcours plus riche qu’elle. Mais à la fin, elle a accepté de nous recevoir. Vêtue d’un complet de tissu de couleur noir et d’un foulard autour du cou, Mme Gaha, souriante, avec une chevelure éclatante nous a reçus dans son bureau pour cet échange.
Khadija Gaha, une femme qui s’implique dans la communauté de Clare
00:00 00:00

Mme Gaha est actuellement professeure au Département des sciences administratives à l’Université Sainte-Anne (USA). D’origine tunisienne, ses recherches portent sur le comportement organisationnel, la gestion des ressources humaines et les travailleurs étrangers temporaires au Canada. 

De son pays natal, en passant par Québec où elle a fait ses études doctorales, elle vit actuellement à Clare avec ses deux enfants. Une région, selon elle, où il fait bon vivre. Dès son arrivée à Clare en 2021, la professeure s’investit dans beaucoup de projets visant à renforcer l’économie de cette région. 

De Tunisie jusqu’au Canada, Mme Gaha a eu un parcours universitaire jonché de fleurs avec quelques rares d’épines. C’est un parcours grâce auquel elle réalise son rêve qui est également celui de son père. « Mon père, Chiha Gaha, est un professeur d’université en Tunisie, a-t-elle précisé. Il a fait son doctorat au Canada comme j’y ai fait le mien. C’est une fierté pour lui de me voir comme professeur d’université au Canada. » 

La chargée de cours à l’USA a décroché un baccalauréat à l’Institut Supérieur de Gestion de l’Université de Tunis en Tunisie en 2005, puis une maîtrise à la même université en Gestion des ressources humaines en 2007. Ensuite, elle a mis le pied au Canada, comme a toujours fait pas mal de ses compatriotes.

Khadija Gaha dans son bureau

C’est à l’Université du Québec à Montréal (UQAM) qu’elle a décroché son doctorat en administration avec spécialisation en gestion des ressources humaines en 2019. C’était une thèse dans le cadre de laquelle Mme Gaha a travaillé sur les facteurs qui influencent les comportements et les attitudes des employés et clients entre eux lors de leurs relations au sein des entreprises. Ces recherches qu’elle a menées visaient à examiner comment le traitement reçu par un employé dans une entreprise a des impacts sur son comportement avec des clients.

Après cette thèse, la professeure n’a pas baissé les bras. Elle a travaillé et travaille encore sur différents projets. Elle a eu aussi une collaboration fructueuse avec le Conseil de développement économique de la Nouvelle-Écosse (CDÉNÉ). Elle souhaite améliorer l’accès aux emplois à travers les programmes d’immigration du Canada Atlantique et en particulier en Nouvelle-Écosse. Son travail a contribué au développement économique de Clare. 

Mme Gaha est une femme visionnaire et indépendante qui avoue qu’elle porte le féminisme dans l’âme. « J’ai grandi dans l’égalité entre les deux sexes et j’éduque cela à mes enfants comme valeur, a-t-elle dit. Je ne suis pas activiste, mais fière de prôner l’égalité dans mes classes et au sein de ma famille. »

Questionnée sur son arrivée en Nouvelle-Écosse, Mme Gaha est fière d’être ici et très reconnaissante envers l’USA qui l’a reçue. « Après mon doctorat je me suis dit que c’est le meilleur moment de réaliser mon rêve qui n’est autre qu’enseigner à l’université, a précisé la spécialiste en gestion des ressources humaines. Quand j’ai postulé dans plusieurs universités, Sainte-Anne a vite accepté ma candidature. Je suis très flattée que ces responsables aient cru en ma capacité et m’aient acceptée. » 

Mme Gaha a eu de belles expériences au Canada en général, et en particulier en Nouvelle-Écosse. Son mari est aussi Tunisien, mais il l’a rencontré au Québec. Toutefois, en dépit de toutes ses belles expériences, elle a encore des liens serrés avec son pays d’origine.  « Je reste attachée à ma culture et à mon pays quoique je vive ici au Canada depuis 2008, a-t-elle précisé. Mes enfants, bien qu’ils soient nés au Canada, portent des prénoms arabes et je visite mon pays au moins une fois par année. » 

Dans cet échange qu’a eu Le Courrier avec Mme Gaha, elle n’a pas caché son appréciation pour la région de Clare. Le calme, la mer, et la courtoisie des gens qui y vivent sont entre autres ceux qui la tapent dans l’œil dans cette communauté.