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La COVID-19 fait craindre une baisse des étudiants internationaux dans les universités

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GIlles Roy, le vice-recteur à l’enseignement et à la recherche de l’Université de Moncton, estime que les pertes financières pourraient atteindre 3 M$ (archives).

Photo : Radio-Canada / Guy Leblanc

Radio-Canada

Les deux universités francophones de l’Atlantique craignent une baisse importante des inscriptions des étudiants étrangers à la rentrée en septembre.

La COVID-19 a entraîné la fermeture de l'Université de Moncton et de l'Université Sainte-Anne, en Nouvelle-Écosse. Dans les campus, les allées sont désertes et le retour à la normale est loin d'être assuré pour la rentrée.

Les deux seules universités francophones de l'Atlantique craignent une baisse importante des inscriptions des étudiants internationaux à la rentrée en septembre.

Photo devant l'Université Sainte-Anne le 1er novembre 2019.

L'Université Sainte-Anne à Pointe-de-l'Église, en Nouvelle-Écosse

Photo : Radio-Canada / Stéphanie Blanchet

La pandémie de COVID-19 entraîne plusieurs difficultés, comme des retards importants dans la délivrance des permis d’étude et des changements de plans d’études de certains étudiants en raison de la crise économique dans laquelle le virus a plongé leurs pays.

La COVID-19 en Atlantique

Consulter le dossier complet

Une représentation du coronavirus.

Haissam Fongang, président de l’Association des étudiant(e)s internationaux de l’Université de Moncton, croit que le nombre d’inscriptions des étudiants étrangers pour l’automne 2020 va chuter considérablement.

Haissam Fongang en entrevue.

« Même des gens qui sont à l'intérieur du Canada, qui veulent renouveler leur permis d'étude, ça prend du temps. On espère que ça va rapidement s'améliorer », dit Haissam Fongang, président de l’Association des étudiant(e)s internationaux de l’Université de Moncton.

Photo : Radio-Canada / Nicolas Steinbach

Des étudiants resteront dans leur pays, faute de pouvoir payer leurs frais d’inscription, crise économique oblige, ou en raison de leur année scolaire retardée. Mais le principal obstacle est le retard dans la délivrance des permis d’étudiant, souligne-t-il.

Les dossiers traînent vraiment en longueur. Samedi, j’ai répondu à quelqu’un : il me disait avoir déposé sa demande depuis le mois de mars, témoigne Haissam Fongang, lui-même d'origine camerounaise.

Des pertes financières énormes

Le vice-recteur à l’enseignement et à la recherche de l’Université de Moncton, Gilles Roy, est très inquiet. Deux millions et demi et trois millions de dollars… c’est à peu près ces chiffres-là qu’on regarde sur l’impact du fait qu’on n’aura peut-être pas ces étudiants-là au mois de septembre, mentionne-t-il.

Gilles Roy en entrevue.

« C'est certain qu'une baisse d'inscriptions internationales va avoir un impact significatif sur nos opérations l'année prochaine », dit Gilles Roy, vice-recteur à l’enseignement et à la recherche de l’Université de Moncton.

Photo : Radio-Canada / Nicolas Steinbach

Au 1er avril 2019, il y avait 4244 étudiants inscrits à temps plein à l’Université de Moncton. De ce nombre, 821 venaient de l’étranger, ce qui représente 20 % de toute la population étudiante.

Mêmes craintes à l'Université Sainte-Anne

Ce qui est sûr, c’est que ça aura vraiment un gros impact, affirme pour sa part Beni Twendimbadi, vice-président communication à l’Association des étudiants de l’Université Sainte-Anne.

Beni Twendimbadi en entrevue.

Beni Twendimbadi, lors d'une entrevue par webcam

Photo : Radio-Canada

Le frère de Beni Twendimbadi, d’origine congolaise, devait le rejoindre pour la rentrée à l’Université Sainte-Anne, mais ce ne sera pas possible pour lui non plus.

Au niveau national, l’organisme qui est censé traiter les demandes de visa ne le fait plus, explique Beni Twendimbadi.

Allister Surette, recteur de l’Université Sainte-Anne, s’attend à observer une diminution de 46 % de ses étudiants enregistrés en première année à temps plein, tant étrangers que canadiens, en raison de la pandémie.

C’est du jamais-vu, et beaucoup d’inconnus, confie-t-il. C’est majeur et, pour un petit nombre [d'étudiants] comme nous, des petites fluctuations peuvent nous affecter beaucoup.

L'Université Sainte-Anne compte 540 étudiants à temps plein dans ces cinq campus, dont 150 (28 %) sont des étudiants internationaux.

Allister Surette devant un tableau représentant l'Université sur laquelle flotte un drapeau de l'Acadie.

Allister Surette, recteur de l'Université Sainte-Anne

Photo : CBC

Aucun arrangement n’est d’ailleurs proposé pour permettre un enseignement à distance à un étudiant sans visa.

Le recteur précise que l’Université Sainte-Anne compte très peu de programmes complets à distance et qu’il n’est donc pas possible d’accepter ces étudiants. On ne va pas accepter ces étudiants-là. On a très peu de programmes qu'on peut compléter à distance, donc on ne voudrait pas qu’un étudiant sans visa commence ses cours à distance sans être capable de les compléter.

La baisse d’inscriptions devrait entraîner un déficit de un à deux millions et demi de dollars pour l’Université Sainte-Anne.

Budgets des universités francophones

Ces scénarios laissent entrevoir un manque à gagner dont les effets se feront sentir au cours des deux, voire trois prochaines années à l'Université Sainte-Anne.

Université de Moncton.

L’Université de Moncton, campus de Moncton

Photo : Radio-Canada / Courtoisie : Université de Moncton

Même si les budgets finaux des deux universités ne seront adoptés qu’en septembre lorsque les inscriptions seront terminées, des compressions sont déjà envisagées.

Il y a des mesures temporaires qu'on peut faire, un départ à la retraite par exemple, attendre une année avant de le remplacer, affirme Gilles Roy, vice-recteur à l’enseignement et à la recherche de l’Université de Moncton.

Pour ces universités francophones en milieux minoritaires, la crise de la COVID-19 frappe de plein fouet, bien qu’il soit encore difficile d’avoir un portrait précis de l’ampleur de la situation.

Reste à savoir si les étudiants étrangers seront de retour lors de la prochaine session en janvier, alors que la situation mondiale reviendra, peut-être, à la normale.

D’après le reportage de Nicolas Steinbach

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