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Caroline Fitzpatrick

La mémoire de travail des enfants d'âge préscolaire peut servir de variable prédictive du risque de décrochage à l'adolescence

Montréal et Point-de-l'Église (Nouvelle-Écosse), le 3 novembre 2015 – Les enfants d'âge préscolaire qui obtiennent de faibles résultats à une tâche de mémoire de travail sont susceptibles de présenter un risque de décrochage plus élevé à 13 ans, révèlent des chercheuses de l'Université Sainte-Anne et de l'Université de Montréal. «Le risque de décrochage est calculé selon l'engagement scolaire, la moyenne pondérée cumulative et le redoublement d'une année scolaire, s'il y a lieu. Une recherche antérieure a établi que cette échelle permet de désigner les élèves de 12 ans qui n'auront pas obtenu leur diplôme d'études secondaires à leur 21e anniversaire», explique Caroline Fitzpatrick, qui a dirigé l'étude. «Ces conclusions soulignent l'importance d'une intervention préventive précoce, ajoute Linda Pagani, auteure principale de l'étude. Les parents sont en mesure d'aider leur enfant à développer leurs capacités de mémoire de travail à la maison, ce qui peut avoir des effets positifs.»

L'étude a été menée auprès de 1824 enfants dont le développement a été suivi pendant des années dans le cadre de l'Étude longitudinale du développement des enfants du Québec. Leur mémoire de travail a été évaluée au moyen d'un jeu d'imitation et les enfants ont également été soumis à des tests sur l'intelligence verbale et non verbale. Des informations sur le rendement, la progression et l'engagement scolaire ont été communiquées directement par les étudiants aux chercheurs, en répondant à des questions comme «Aimes-tu l'école?» et «Jusqu'à quel point est-ce important pour toi d'avoir de bonnes notes?». Des questions ont également été posées aux familles afin de confirmer leur statut socioéconomique, un facteur pris en compte par les chercheuses lors de l'analyse des données.

Cibler les élèves qui risquent de décrocher est une étape importante de la prévention de ce problème social. Les différences individuelles en ce qui concerne les fonctions exécutives sont susceptibles de jouer un rôle notable dans la prévision du risque de décrochage comme elles peuvent annoncer la réussite scolaire, l'engagement et l'atteinte d'objectifs à long terme. Les résultats actuels donnent à penser que les différences individuelles en bas âge quant à la mémoire de travail pourraient contribuer au risque de développement des facteurs associés au décrochage scolaire.

La détection précoce de problèmes de mémoire de travail chez les enfants est possible car ceux-ci prennent généralement la forme de comportements dysfonctionnels en classe et à la maison. «Un enfant dont la mémoire de travail est inadéquate peut éprouver des difficultés à effectuer des tâches en présence de sources de distraction, à suivre des instructions séquentielles et à gérer son temps pour terminer son travail dans la période allouée, fait observer Mme Fitzpatrick. Une faible maîtrise de soi en général est susceptible d'entraîner le désordre dans une chambre, un pupitre ou une case. Fournir une formation de base aux parents, aux enseignants et au personnel de soutien sur le contrôle cognitif et la mémoire de travail pourrait être salutaire pour les enfants à risque.»

Les parents peuvent aider leur enfant à développer leurs capacités de mémoire de travail à la maison. «En jouant à des jeux de rôle avec d'autres enfants, les enfants d'âge préscolaire exercent leur mémoire de travail; dans ce type d'activité, ils doivent se souvenir de leur rôle et de celui des autres. Favoriser la pleine conscience chez les enfants en les aidant à se concentrer sur le moment présent a également une influence positive sur le contrôle cognitif et la mémoire de travail», dit Mme Pagani, qui mentionne que des exercices de respiration et de méditation guidée peuvent être effectués avec les enfants d'âge préscolaire et ceux des écoles primaires.

Chez les enfants plus âgés, des activités d'aérobie à intensité élevée, comme le soccer, le basketball et la corde à danser, ont toutes des effets bénéfiques démontrés sur la concentration et la mémoire de travail. «Il a été prouvé que les arts martiaux traditionnels, qui accordent une grande importance au respect, à l'autodiscipline et à l'humilité, aident les enfants, particulièrement les garçons, à améliorer leurs capacités de contrôle cognitif et de mémoire de travail, poursuit Mme Fitzpatrick. Une autre stratégie prometteuse afin d'accroître la mémoire de travail chez les enfants est de limiter le temps qu'ils passent devant un écran (jeux vidéos, téléphones intelligents, tablettes et téléviseurs), qui peut nuire au contrôle cognitif en plus d'occuper des périodes qui pourraient servir à des activités plus enrichissantes.»

Les chercheuses signalent que d'autres recherches seront nécessaires pour étendre avec certitude leurs conclusions à l'ensemble des enfants d'âge scolaire.

À propos de cette étude

Caroline Fitzpatrick est professeure de psychologie à l'Université Sainte-Anne et chercheuse au Centre PERFORM de l'Université Concordia. Linda Pagani est professeure à l'École de psychoéducation de l'Université de Montréal et chercheuse au Centre de recherche du CHU Sainte-Justine.

Caroline Fitzpatrick, Isabelle Archambault, Michel Janosz, et Linda Pagani ont publié l'article «Early childhood working memory forecasts high school dropout risk» dans Intelligence le 30 octobre 2015. doi : 10.1016/j.intell.2015.10.002.

Personne-ressource auprès des médias

William Raillant-Clark
Attaché de presse à l'international
Université de Montréal
Tél. : 514-343-7593 | Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. | @uMontreal

Maya Hayes est originaire de Halifax, N.-É. et étudiante de première année dans l’Option immersion française intégrée (OIFI). Après avoir débutée au niveau intermédiaire en français, elle a beaucoup progressé et a réussi à décrocher un emploi comme animatrice francophone dans les camps organisés Canadian Parents for French - Nova Scotia à Halifax. Elle est très fière d’avoir passé une entrevue en français et d’être sélectionnée à cause de la qualité de son français oral.

Deux aspects qu’elle a beaucoup appréciés de l’option OIFI « étaient les leçons et la façon que les professeurs nous ont enseigné les matériaux. Cela m’a donné un point de vue différent sur la langue française que j’ai beaucoup aimé. »

Félicitations, Maya, et nous sommes convaincus que les enfants du camp de Canadian Parents for French sont chanceux de t’avoir comme animatrice!

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